L’affaire du dentiste hesbignon

Published on: 26/10/2025

    L’affaire du dentiste hesbignon : Accusations d’attouchements, justice et défis de la crédibilité

    Depuis notre clinique à Namur, nous suivons avec attention les affaires judiciaires touchant le milieu médical dans notre région hesbignonne voisine, en province de Liège. Une récente affaire impliquant un dentiste libéral a mis en lumière les tensions entre protection des patients vulnérables et risques d’accusations non fondées. Ce professionnel, exerçant depuis plus de vingt ans sans antécédents disciplinaires, marié et père de famille, s’est retrouvé au tribunal pour des allégations d’atteintes à l’intégrité sexuelle. Bien que l’affaire repose sur des témoignages sans preuves matérielles directes, elle interroge les mécanismes de justice et de prévention dans les cabinets de soins. Dans cet article de notre blog, nous revenons sur les faits, les implications judiciaires et les pistes de solutions pour éviter de tels drames, tout en équilibrant les enjeux de confidentialité et de sécurité.

    Les faits : Une chronologie troublante

    L’histoire commence en mai 2021, lors d’une consultation dentaire dans un cabinet hesbignon. Une jeune patiente de 17 ans, placée en institution pour mineurs en difficulté, accuse le dentiste de gestes inappropriés : une main aurait glissé sur son sein puis vers son pubis pendant les soins, alors qu’elle était allongée sur le fauteuil. Figée par la surprise, elle n’a pas réagi immédiatement mais a déposé plainte le jour même, exprimant honte et culpabilité pour son inaction, tout en visant à protéger d’autres potentielles victimes.

    En novembre 2021, une seconde plainte émerge d’une patiente adulte, habituée du cabinet et résidant en institution. Les faits allégués sont similaires : attouchements sur la poitrine et approchant le bas-ventre lors d’une consultation de routine. Les deux victimes ne se connaissent pas, mais leurs récits présentent un “modus operandi” concordant, ce qui a renforcé l’enquête ouverte par le parquet de Liège pour atteintes à l’intégrité sexuelle – un délit punissable de un à cinq ans de prison, aggravé par la vulnérabilité des plaignantes et l’abus d’autorité.

    Début 2022, un revirement : la seconde plaignante retire sa plainte après des échanges avec le dentiste, son avocat et son institution, invoquant des craintes pour la famille du praticien et d’éventuelles poursuites croisées. Ce retrait n’a pas stoppé l’action publique, mais il a affaibli le dossier.

    Le dentiste nie catégoriquement les faits, les qualifiant de “pure folie”, et suggère que la première plainte pourrait résulter d’une crise d’angoisse mal interprétée chez la mineure, qu’il aurait gérée fermement, potentiellement la vexant. Des témoignages de collègues et de sa famille le dépeignent comme “irréprochable”, avec des assistantes circulant librement sans rien remarquer d’anormal.

    La procédure judiciaire : Réquisitions et enjeux

    L’affaire a été jugée au tribunal correctionnel de Huy le 26 septembre 2025. Le parquet, mettant en avant la vulnérabilité des victimes (une mineure institutionnalisée et une adulte vulnérable), a requis trois ans de prison, potentiellement avec sursis probatoire et interdiction d’exercer. Les preuves se limitent à des témoignages : une expertise psychologique juge la première plaignante “crédible et cohérente” sans motif de mensonge apparent, et le directeur de son institution la décrit comme mature et fiable. Aucune preuve tangible, comme enregistrements ou examens physiques, n’est évoquée.

    La défense a plaidé l’acquittement, invoquant l’absence de témoins directs, le retrait de la seconde plainte comme signe de doute, et une carrière sans tache. Le jugement était attendu pour le 24 octobre 2025, et pourrait appliquer le principe “in dubio pro reo” (au bénéfice de l’accusé en cas de doute), soulignant les défis des affaires testimoniales.

    Les conséquences sont sévères : pour le dentiste, une suspension pendant l’enquête et une réputation entachée, même en cas d’acquittement. Pour les victimes, un risque de traumatisme amplifié si les faits étaient avérés, ou d’injustice si leurs récits étaient sincères mais insuffisants.

    Un comportement inacceptable, mais un équilibre fragile

    Si fondées, ces accusations représenteraient un abus intolérable, surtout envers des personnes fragiles. La presse a rapporté plusieurs scandales similaires impliquant des professionnels de santé, exigeant des sanctions draconiennes : prison, radiation et protections renforcées.

    Pourtant, la crédibilité des témoignages pose question. Tout repose sur des paroles contre des paroles, sans éléments concrets. Et si des motifs de vengeance ou d’erreur motivaient de fausses allégations ? Les impacts – ruine professionnelle, familiale – persistent même après acquittement. Ce n’est pas nouveau ; l’histoire abonde en exemples de dénonciations erronées menant à l’injustice.

    Une comparaison historique : Les procès de sorcières de Salem

    Les procès de Salem (1692-1693, Massachusetts) illustrent ce piège. Des crises hystériques chez des jeunes filles ont conduit à des accusations de sorcellerie contre plus de 200 personnes, basées sur des “preuves spectrales” (visions, rêves). Motivées par peur, jalousie ou hystérie collective (possiblement liée à un empoisonnement par ergot), ces dénonciations ont causé 20 exécutions. Les accusatrices ont plus tard admis des mensonges ; les condamnations furent annulées en 1711. Comme ici, des témoignages non corroborés ont détruit des innocents, rappelant l’importance du doute raisonnable.

    Quelles solutions pour prévenir ces drames ?

    Protéger les vulnérables sans tomber dans la paranoïa judiciaire est crucial. Pour les mineurs et personnes en difficulté, un accompagnant obligatoire lors des consultations est une mesure simple et immédiate, déjà recommandée pour les mineurs et extensible aux adultes fragiles.

    Quant à la surveillance vidéo dans les salles de soins, faut-il vraiment en arriver là ? Systématiser des enregistrements, même activés sur consentement ou plainte, pose des défis : trop tardif en cas d’incident, et source de problèmes avec le RGPD (confidentialité des données médicales), la confiance patient-praticien, et les coûts logistiques. Cela pourrait dissuader les soins ou créer une atmosphère de suspicion généralisée.

    Des alternatives plus équilibrées émergent :

    • Renforcer les formations éthiques pour les professionnels, incluant la gestion des vulnérabilités et des plaintes.
    • Mettre en place des protocoles de signalement anonyme et rapide au sein des institutions médicales.
    • Éduquer les patients sur leurs droits, encourageant les plaintes multiples et croisées pour réduire le doute (comme dans les scandales accumulés).
    • Favoriser des audits réguliers par les ordres professionnels, sans intrusion systématique.

    Dans notre clinique à Namur, nous priorisons ces approches pour maintenir un environnement sécurisé et confiant. Une justice équilibrée exige vigilance : protéger les victimes tout en préservant la présomption d’innocence, évitant ainsi un “problème de société” où une accusation isole suffit à détruire une carrière.

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